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samedi 7 août 2021

Jacob Desvarieux est décédé ce 30 juillet à l’hôpital des Abymes de Pointe-à-pitre en Guadeloupe

 

Jacob Desvarieux

Jacob Desvarieux et Pierre-Edouard Decimus créent le groupe Kassav’ en 1979. Le groupe a très vite rassemblé des noms qui des années après seront bien connus dans le monde entier pour avoir révolutionné la musique antillaise. Il s’agit de sa désormais veuve Jocelyne Béroad entré dans le groupe en 1980, Jean-Philippe Marthely, Jean Claude Naimro, Patrick Saint-Eloi emporté par un cancer en 2010. Kassav’ est le premier groupe noir à jouer en Russie.

Après Manu Dibango mort le 24 mars 2020 (Lire un article sur son décès), Mory Kanté mort le 22 mai 2020, un autre monument de la musique noire vient de quitter la scène les armes aux mains. Jacob Desvarieux est décédé à Pointe-à-pitre en Guadeloupe. Mort des suites de Covid-19. Il a offert à l’Humanité toute entière un grand héritage dans les arts et la culture. Son énergie et sa créativité étaient débordantes. Technicien de studio avant la création de Kassav’, il va finir ingénieur de son, auteur, compositeur, arrangeur, producteur et chanteur. La nouvelle de sa mort n’a pas beaucoup surpris ceux qui savent que la Covid-19 ne pardonne pas qui est greffé de rein. Jacob Desvarieux le savait, lui.

Jacob Desvarieux de la gloire à la gloire

C’est pour cela qu’il a vite couru à l’hôpital des Abymes le 12 juillet dernier après s’être rendu compte avoir contracté le virus à couronnes. Il savait sa santé fragile depuis 2010 lorsqu’il avait confié à la presse « si je ne trouvais pas une greffe de rein, j’allais vivre très difficilement jusqu’à la fin de mes jours, voire mourir ». Pour le sauver cette fois-ci, les médecins l’ont plongé dans un coma artificiel afin de lui faire des soins beaucoup plus élaborés. Mais c’est le Coronas virus qui fut une fois de plus le plus fort. Beaucoup de message fusent de partout dans le monde pour saluer l’apport culturel de ce monument, véritable légende qui a marqué de son vivant des générations entières. « Les Antilles, l’Afrique et la musique perdent l’un de ses plus grands ambassadeurs », a posté la star africaine Youssour Ndour.

En très peu de temps Jacob Desvarieux a pris une place prépondérante dans l’archétype des êtres sur cette terre. Pour certains même, il était immortel. Mais ne dit-on pas que certains artistes doublent leur gloire par leur mort ? Ou encore qu’un artiste ne meurt jamais ? Le père de Yélélé, album sorti en 1984 avec Decimus, est allé rejoindre ses pairs chez la muse divine et laisse ainsi la place à un autre de continuer à donner de la joie aux humains. Kassav’ c’est 80 albums de groupe et en solo. Desvarieux c’est des collaborations célèbres avec anciens et nouveaux : « Laisse parler les gens » avec Jocelyne Labille, Cheela et Passy, « Ma rivale » avec Lynnsha et Lady Sweety. Pour ne citer que ceux-là. Que la terre lui soit légère.

Laurent Gbagbo aurait-il trahi les Ivoiriens et la Côte d’ivoire ?

 

Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara

Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien, de retour dans son pays la Côte d’Ivoire depuis le 17 juin 2021, après 10 années d’incarcération dans les geôles de la Haye pour des faits dont il sera finalement reconnu innocent, a été reçu le 27 juillet dernier par l’actuel Président de la république Alassane Ouattara.  Un tête à tête de 30 minutes a suffi aux deux personnalités pour se dire ce qui tenait de cette rencontre. Devant la presse, l’actuel président a jugé qu’il était temps de laisser la crise qui est née des élections de 2010 derrière tandis que Laurent Gbagbo a demandé à son successeur la libération des prisonniers politiques : « j’étais leur chef de fil, je suis dehors aujourd’hui et ils sont en prison. J’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer ».

Cette image présentant les deux frères « ennemis » d’hier se tenant main dans la main, sourires aux lèvres  devant les caméras du monde semble sortir tout droit d’une surréalité. S’il a fallu plus de 5000 morts, des déportés, des humiliations et de nombreux orphelins laissés derrière pour y arriver, nous y sommes donc dans tous les cas les plus improbables. Ouattara et Gbagbo se tiennent par la main. Sûrement un message adressé à la nation ivoirienne et au monde entier annonçant l’avènement de la réconciliation de tout les peuples de la Côte d’Ivoire. Faut-il y croire ou en pleurer ?

Des morts pour rien ?

Rien à redire sur les tractations secrètes d’avant et d’après la libération de l’ex-chef d’Etat ivoirien. Ce qui reste important pour le citoyen lambda très enclin à mettre des « organes » et à passionner les affaires politiques de son pays est qu’en politique on n’est jamais amis ou ennemis à vie. Ce qu’il faut dire au peuple est que les affaires politiques dans le monde nous apprennent des choses. Par exemple : lorsque les baobabs s’affrontent, aux petits arbres de prendre les coups. Et ici les petits arbres sont les citoyens lambda du bas peuple. Ce peuple qui, à chaque fois, est instrumentalisé, appelé à se sectionner en camps ennemis, obligé de choisir entre deux enfants d’une même terre, et qui ignore les positions géostratégiques et géopolitiques profitant aux seuls marionnettistes cachés derrière le voile de la haine et du tribalisme entre frères. 

Quand est-ce que le peuple africain va-t-il finalement comprendre qu’il faut cesser un jour de faire le laquais et de servir de jouet à ceux qui ne pensent qu’à son extinction ? Comment y arriver s’il se refuse à apprendre de l’avancée du monde, de son histoire, de ses peines et frustrations provoqués par des peuples étrangers au siens ? Au-delà de cette image qui peut paraître apaisante pour ce pays, l’on a comme l’impression qu’il y a des non-dits qui font craindre la trahison du peuple par les deux parties. Certaines personnes craignent même que la vie de Laurent Gbagbo soit en danger.

mercredi 23 octobre 2019

Le Trésor public camerounais va bientôt remplacer les banques dans les paiements des agents publics

Les cartes du Trésor public octroyant la possibilité à l'agent public de l'Etat de retirer son salaire seront bientôt en circulation au Cameroun. La réflexion contre le pillage de la fortune publique ouvrira « dans un proche avenir » une autre voie royale pour la santé financière de notre économie. Dans son souci d’assainir son fichier solde de l’Etat, le Cameroun a mis en place des programmes de dématérialisation de ses opérations financières, plus ou moins ambitieuses.

 On est passé depuis par les opérations ANTILOPE, SIGIPES 1 et 2, Comptage physique du personnel de l’Etat, Virement bancaire individualisé. Le COPPE a permis l’économie budgétaire de 30 milliards de FCFA par an, le comptage physique du personnel de l’Etat qui aurait permis, au dire du gouvernement camerounais, de la maîtrise de la masse salariale de l’Etat. Après le COPPE est venu le Systac, le système de télé-compensation en Afrique centrale, qui a mis fin au système de virement bancaire groupé. A partir de ce mois d’octobre 2019, le bon de caisse, cet imprimé qui était fabriqué en France disparaît au profit du paiement bancaire par la biométrie. Une économie de 320 millions de FCFA par mois. Devant la presse ce 21 octobre, le Directeur de la comptabilité publique au ministère des Finances, Achille Nestor Basahag, dévoile une autre mutation dans la lutte. Le trésor public camerounais va agir comme une banque à travers l’introduction des cartes pour la perception des salaires des fonctionnaires.

Un Trésor public stratégique

« Il n’est pas impossible que dans un proche avenir, nous puissions désormais charger les salaires des agents dans leur carte avec des terminaux installés à différents postes comptables du Trésor. C’est la cible vers laquelle nous sommes en train de cheminer. Elle sera dématérialisée par l’introduction de la monétique comme moyen de paiement des salariés de l’État ».

Ce qui suppose que le Cameroun cessera bientôt de payer ses fonctionnaires dans  ... https://www.saimondy.net/2019/10/22/le-tresor-public-du-cameroun-se-prepare-deja-a-remplacer-les-banques-classiques/

Le Cameroun dématérialise les bons de caisse et économise 320 millions de FCFA par mois

L’imprimé du bon de caisse du Cameroun était fait en France depuis l’indépendance. Un grand marché de 320 millions de FCFA qui ne sera plus avec le passage à la biométrie dans le paiement du solde des agents de l’Etat... https://www.saimondy.net/2019/10/22/bon-de-caisse-le-cameroun-passe-a-la-biometrie-et-economise-de-largent/

Les Etats-Unis sont perdants dans le Grand Dialogue National du Cameroun


La tenue du Grand Dialogue National (GDN) est applaudie par la majorité des observateurs et demandeurs d’une causerie entre Camerounais. En attendant l’implémentation des recommandations par l’exécutif. Des étrangers qui partout se défendent ne pas avoir intérêt dans cette crise sociopolitique, appellent pourtant à un nouveau dialogue national inclusif. Le premier dialogue semble ne pas leur avoir offert le Cameroun à croquer. Le GDN a eu lieu du 30 novembre au 4 octobre 2019. Les fils et filles du pays de Douala Manga Bell se sont parlés et se sont écoutés sous la présidence du Premier ministre Dion Nguté, la seconde personnalité de l’Etat. Il s’est appuyé sur le discours initiateur du 10 novembre du Président Paul Biya. Des recommandations y ont été faites pour un Cameroun apaisé et moderne. La teneur des débats et la levée du tabou autour du Fédéralisme ont été salués. Les élus du peuple, certains leaders politiques, sociaux, régionaux, villageois, des séparatistes et fédéralistes y ont pris part.

On pourrait cependant regretter l’absence de certains financiers et leaders en prison. Mais on sait que ces derniers ont eu les leurs dans la salle. Depuis la crise au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, des mots d’ordre venant d’eux sont sur la place publique. Le but du Grand Dialogue National reste la pacification des deux territoires anciennement sous tutelle britannique qui se présentent plus ou moins séparatistes ou fédéraliste, mais beaucoup plus autonomistes. L’Article 62 de la Constitution du Cameroun a semblé être la fumée blanche à la colline de Nkol Nyada, au Palais des Congrès. « La décentralisation » est la voie, entend-on dire. Pourtant, quelques officiels des Etats-Unis et de l’Union européenne ont pris sur eux de faire du Grand Dialogue National un non-événement. Seulement en politique, tout comme en diplomatie, il n’y a pas d’action sans intérêt.

Un morceau du Cameroun national à tous les prix

La réciprocité n’occasionnerait-elle pas un incident diplomatique ? Les Etats-Unis ou pour ne pas créer d’amalgame, quelques personnalités américaines, conscientes de n’avoir pas réussi à imposer au Président Paul Biya la destination qu’elles avaient tracée, se battent comme diables pour vendre aux Camerounais leur Plan : il faut absolument que le Cameroun ait son Marcoussis ivoirien. Il faut que le Président soit face à face aux rebelles. Il faut que la division du Cameroun soit le seul sujet à l’ordre du jour, au moins le partage des postes de souveraineté. Tout semble à présent être une option. Y compris l’enterrement des personnes vivantes et le meurtre de Florence Ayafor, cette femme décapitée par les séparatistes et dont la vidéo publiée le 5 octobre a levé le poil de ceux qui sont encore restés Humains.

Encore plus d’horreur pour justifier l’inutilité de « leur Grand Dialogue National ». Un meurtre clairement commandité pour apprendre au monde et à l’international que ce n’est pas encore fini, que le pouvoir en place n’a pas discuté avec de bonnes personnes, qu’il faut deux parties et une médiation extérieure, sûrement américaine ou union européenne. La petite accalmie et l’essoufflement manifeste des velléités sécessionnistes ne doivent être tolérés. Mais de telles horreurs nous apprennent plutôt que le camp d’en face n’a pas d’argument juridique favorable. On est simplement en face de terroristes qui ont fini par comprendre que le combat est long, stratégique et le complot presque toujours voué à l’échec. On ne soumet pas un peuple seulement par l’horreur. Voici pourquoi la suspension de Facebook dans ces régions avaient fait un buzz mondial, tout comme la loi sur le terrorisme est combattue par cette même communauté internationale du crime organisée.

Les origines nationales contre les identités coloniales

Ce qui se joue au Cameroun est une savante manipulation qui mènerait le Cameroun au chaos si le coup d’arrêt ne vient à temps. Peu importe le dialogue ou toute autre offre du Président Paul Biya, les séparatistes ne reculeront pas tant qu’ils n’auront réussi à offrir un bout du Cameroun à leurs financiers. Chaque fois qu’un problème sera résolu, un autre sera sur la table. C’est ainsi la logique du chaos lent. Le statut spécial semble pourtant être réconciliateur. Mais il n’offre pas un Etat à gouverner dans son domaine Affaires étrangères, militaire et souveraineté. Les financiers veulent quant à eux le sous-sol du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des terres arables, un domaine d’essai nucléaire, une source d’eau douce mais non une simple autonomie pour la « Communauté anglophone » qui reste le cadet de leur souci.

Les autorités traditionnelles du Sud-Ouest ont sonné le glas d’un Etat qui regrouperait leurs populations avec celles du Nord-Ouest. Pour ces autorités, le Sud-Ouest est Sawa, alors que le Nord-Ouest est Grassfield (Ouest, Noun et Nord-Ouest). Ils se disent Camerounais de la République du Cameroun. Et c’est ici que les origines prennent à contre-pied les identités coloniales. Et c’est aussi ici que l’on comprendrait le rapprochement de ces partis politiques  qui se font du Mercatos en bons amis. La crise sociopolitique au Cameroun est aussi identitaire. Malheureusement au détriment de la République. Le besoin d’autonomie, la soif du pouvoir et des ambitions démesurées pourraient-ils un jour expliquer le choix que certains ont fait de pactiser avec des étrangers pour fragiliser et découper une fois de plus l’antre de la mère patrie ? L’histoire nous en dira surement mot un jour.

https://www.saimondy.net/2019/10/16/pourquoi-faire-du-grand-dialogue-national-un-non-evenement-marquant/

lundi 7 octobre 2019

Le statut spécial ne peut être le privilège des seules régions dites anglophones

Activer l’Article 62 au Cameroun ne peut tenir qu’avec la reconnaissance de plus d’une spécificité camerounaise. Il ne peut pas seulement s’appliquer aux seules régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Est-il besoin d’un statut spécial si tout le monde peut bénéficier de ce qu’on met dans « statut spécial ». Le Fédéralisme, le Cameroun en a discuté au Grand Dialogue National. Il est clair à présent que cette forme de l’Etat n’est pas pour le Cameroun. « 1 tiens vaux mieux que 2 tu l’auras », comme dit le dicton. Le statut spécial pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest a été l’une des grandes recommandations de ce Grand Dialogue National du Cameroun. Le verre a donc été vidé de moitié, mais pour quels lendemains ? 

Le retour aux sources et le besoin d’autonomie sont prononcés pour toutes les régions. Le constituant l’avait compris en mettant l’Article 62 dans la Constitution. Les maires et les élus du peuple veulent plus d’autonomie. Ce qu’ils veulent en fait, c’est les moyens pour gérer au nom des populations les affaires de leur commune ou arrondissement. Un « indirect rule » comme cette partie du pays en a connu alors que le Cameroun était encore sous tutelle franco-britannique. Les débats ont été houleux entre les fédéralistes et les unitaires.

Le Président Paul Biya, le chef de l’Etat du Cameroun, prendra sûrement de grandes résolutions qui contenteront le plus grand nombre. Il avait dit dans son discours de fin d’année passée que son nouveau septennat sera de grandes mutations. De grands bouleversements en attentes donc, comme nous l’avions prévu dans notre article d’avant son discours historique du 10 septembre 2019. Il est bon de se rappeler que le but n’est pas d’avoir un statut spécial, mais de vivre beaucoup plus heureux et libre.

Que dit l’Article 62 de la Constitution

Loi N° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 modifiée et complétée par la loi N° 2008/001 du 14 avril 2008 de la Constitution du Cameroun présente à son TITRE X (des collectivités territoriales décentralisées), et à son Article 62 – (1) : « Le régime général ci-dessus s’applique à toutes les Régions. (2) Sans préjudices des dispositions prévues au présent titre, peut tenir compte des spécificités de certaines Régions dans leur organisation et leur fonctionnement ». Et c’est sur cet article 62 que ce sont basés les contradicteurs des fédéralistes pour ôter le verrou de la position du « Fédéralisme ou rien ».

La question qui brûle toutes les lèvres est celle de savoir ce qu’on met dans le statut spécial que les élites de ces deux régions ont obtenu. Dans la recommandation, « le rétablissement d’une chambre traditionnelle … l’élection des gouverneurs locaux … » est évoqué. Qui pourrait être contre de telles nouvelles mesures ? Il n’est pas besoin d’être du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour savoir que le droit jacobin, dans son dirigisme et centralisme a fini par faire de nos chefs traditionnels des larbins dans l’administration des populations. Et que dire des Gouverneurs, des Préfets, tous ces hauts commis de l’Etat, y compris les Délégué de Gouvernement qui ont mis sous leurs aisselles les élus du peuple. Les populations étouffées n’en veulent plus. Qu’on soit au Nord, au Sud, à l’Ouest ou à l’Est du Cameroun. Le Grand Dialogue National n’aura donc pas accouché d’une souris comme certains ont vite fait de dire.